Pourquoi est-il important de bien placer son argent ?
Dans nos sociétés contemporaines, on distingue deux sources d’enrichissement (au sens matérialiste) :
- Les revenus du travail où vous obtenez une rémunération en échange d’un service ou d’un produit.
- Les revenus du capital où vos différents actifs dont vous êtes le propriétaire (immobilier et financier) sont rémunérés.
Si les revenus de votre travail peuvent avoir une certaine limite en raison de la valeur des marchandises et services produits dans un temps limité par essence, les revenus du capital sont par principe illimités tant qu’il y a quelqu’un pour vous verser un loyer, des dividendes, des intérêts ou vous racheter votre actif plus cher (plus value).
Or, vous le savez certainement, les revenus du capital peuvent être aussi réinvestis pour générer eux aussi des revenus. Ce phénomène, connu sous le terme de capitalisation ou intérêts composés, se traduit par un enrichissement exponentiel. Autrement dit, faire fructifier votre argent vous permet de générer un complément de revenu capitalisable qui augmentera à mesure que le temps passe.
Par exemple, si vous placez 100 000 euros, grâce aux intérêts capitalisables, vous obtiendrez au bout de 20 ans :
- 110 489 euros si vous les placez au taux de 0,5 % sur un livret A
- 134 685 euros si vous les placez au taux de 1,5 % sur une Assurance vie fonds euros
- 219 112 euros si vous les placez au taux de 4 % dans une SCPI de rendement
- 466 095 euros si vous investissez dans un portefeuille d’actions avec un taux de rentabilité de 8 %
Selon le choix de vos placements, votre capital se valorise plus ou moins rapidement.
Ceci dit, tous les investissements ne se valent pas, voire certains pourront vous faire perdre de l’argent. En effet, en finance, il n’y a pas de rentabilité sans risque. Or, dans notre exemple, nous avons occulté un élément essentiel : le risque. Placer son argent dans des actions est certes plus rentable, mais aussi beaucoup plus risqué que de les placer dans un livret A. Il faut également noter qu’il n’y a pas de « meilleur placement », mais plutôt des investissements plus ou moins adaptés à des profils et des objectifs.
Ainsi, de nombreux épargnants français commentent des erreurs classiques de placement. On en dénombre au moins 3 :
- Placer la totalité de son épargne sur des livrets bancaires pas assez rémunérateurs pour couvrir l’inflation. À mesure que le temps passe, ils perdent en pouvoir d’achat puisque les intérêts ne permettent pas de compenser la perte de valeur de la monnaie (nous y reviendrons).
- Placer toute son épargne sur des actifs très volatils tels que le Bitcoin ou les autres cryptomonnaies.
- Placer toute son épargne dans des placements illiquides de type de placement à terme où les sommes placées ne peuvent pas être facilement déblocables.
Vous remarquerez que le point commun à ces écueils est le fait de placer tous ses œufs dans le même panier.
Qu’est-ce qu’un placement rentable ?
La rentabilité d’un placement s’apprécie toujours au regard des risques de perte en capital. Pour que vous compreniez cet élément essentiel, imaginez un que vous poussiez la porte d’un casino pour jouer à la roulette. Dans sa configuration traditionnelle, pariez sur une couleur qui vous permet de doubler votre mise. Autrement dit, votre taux de rentabilité espéré à chaque pari est de 100 %. Mais vu que vous avez aussi environ 51 % de chance de perdre votre mise, votre rentabilité à long terme est négative.

Si le risque est facilement estimable dans un casino, il peut être plus difficile à calculer lorsque vous effectuez un placement financier : vous connaissez éventuellement les performances passées, mais aucune idée des performances futures. Or, un célèbre adage en finance dit que les performances passées ne présupposent pas des performances à venir. Alors, comment savoir si un placement est rentable ou non ?
À vrai dire, il est impossible de savoir à l’avance avec certitude si votre placement sera rentable sauf si votre produit d’épargne propose un capital et un rendement garanti (livret A par exemple), mais ce sera au prix d’une rentabilité très faible voire négative (en raison de l’inflation notamment).
Ainsi, faire fructifier son capital induit d’une façon ou d’une autre une forme de pari sur l’avenir, mais contrairement à la roulette, il est possible d’adopter une stratégie de gestion de patrimoine permettant de maximiser votre rentabilité tout en maîtrisant les risques de perte.
Pour ce faire, il convient dans un premier temps de définir vos objectifs c’est-à-dire la raison pour laquelle vous souhaitez placer votre argent ainsi que le montant que vous êtes en mesure d’investir (de l’argent dont vous n’avez pas besoin pour vivre). De ces objectifs, il sera possible de dresser votre profil investisseur et définir notamment :
- Un horizon de placement soit la durée de votre placement.
- Une stratégie de diversification afin de diluer le risque sur différentes classes d’actifs dont leurs performances sont décorrélées à maximum.
L’avis de Finary :
Notre plateforme maison, Finary, vous permet de dresser votre profil investisseur pour vous proposer des solutions d’investissement adaptées à votre patrimoine. Elle a été pensée pour les investisseurs souhaitant trouver le meilleur placement adapté à leur situation.
Nos 5 conseils pour bien placer son argent
Bien placer son argent c’est donc trouver des placements proposant un couple risque/rentabilité adapté à vos objectifs patrimoniaux. L’idée n’étant pas de trouver le placement miracle, mais de multiplier les sources d’investissement pour obtenir un patrimoine équilibré capable d’être résilient au risque. Cela passe à minima par la définition d’objectifs, d’une stratégie de diversification, de l’horizon d’investissement et de votre profil d’investissement.
Conseil n°1 : Déterminer les objectifs de votre épargne
Mettre de l’argent de côté pour l’investir induit en principe de “sacrifier” une partie de vos revenus que vous auriez pu consommer maintenant pour les consommer plus tard. En principe, il vous faut une bonne raison pour ce faire sinon autant tout dépenser et advienne que pourra.
Ainsi, il existe de nombreux objectifs de placement :
- Constituer une épargne de précaution pour faire face aux imprévus. L’épargne de précaution doit être suffisamment liquide pour être mobilisable facilement et à tout moment.
- Générer des revenus passifs tous les mois.
- Constituer un capital pour préparer votre retraite.
- Assurer une transmission par voie successorale ou par voie de donation.
- Économiser pour payer les études de vos enfants.
- Constituer un apport pour effectuer un achat immobilier (immobilier d’usage tel que la résidence principale ou secondaire).
- Financer un voyage ou une expatriation.
- Réduire vos impôts grâce à des investissements proposant des réductions, crédits et déductions d’impôt(s) (ex: Girardin Industriel).
Découvrez nos guides sur la Défiscalisation.
Vos objectifs peuvent être multiples, mais en tout état de cause, il faudra absolument prévoir une épargne de précaution proportionnelle à votre train de vie pour vous permettre d’envisager des placements plus ambitieux pour réaliser vos autres objectifs.
Conseil n°2 : Constituer une épargne de précaution
Constituer une épargne de précaution est un objectif incontournable. Vous ne pouvez pas raisonnablement prendre des risques dans vos investissements si vous ne disposez pas en parallèle d’un matelas de sécurité suffisant pour faire face aux imprévus de la vie quotidienne. En effet, il n’y a rien de pire que de devoir liquider un investissement à un moment peu opportun pour subvenir à vos besoins. C’est la meilleure manière de vous écarter de votre stratégie d’investissement et de perdre de l’argent.
C’est pourquoi il est conseillé de toujours prévoir une épargne de précaution. Son montant varie principalement selon votre niveau de vie et la stabilité de vos revenus. Par exemple, si vous êtes entrepreneur, vous disposez d’une faible protection sociale en cas de faillite de votre entreprise. Il peut alors être opportun de mettre de côté au moins 5 mois de salaire. A contrario, si vous êtes fonctionnaire titulaire, la perte de vos revenus est peu probable, vous pouvez donc vous contenter de 2 mois de salaire d’épargne de précaution.
Quant au support de votre épargne de précaution, comme nous allons le voir, les livrets bancaires classiques (livret A, LDD, LEP…) ou l’assurance vie fonds euros sont particulièrement adaptés. L’objectif de l’épargne de précaution n’est pas d’être le meilleur placement possible, mais plutôt de vous offrir une certaine tranquillité d’esprit.
L’avis de Finary
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Conseil n°3 : Définir l’horizon de vos placements
L’horizon de placement est un élément essentiel de la stratégie d’investissement puisque cela va vous permettre :
- de déterminer une enveloppe fiscale adéquate (PEA ou Assurance vie, compte titres) puisque certains avantages fiscaux sont acquis à partir de plusieurs années
- le type d’actifs pour votre placement en fonction notamment de leur volatilité (variation de la valeur de l’actif à court terme) et de leur liquidité (possibilité de le vendre facilement)
Plus votre horizon de placement est long (supérieur à 5 ans), plus vous allez pouvoir vous orienter vers des actifs volatils tels que les actions d’entreprises ou des actifs adossés aux actions (ETF, parts de fonds d’investissement..). De plus, un horizon de placement long vous permet d’envisager l’immobilier tant dans la “pierre papier” (SCPI, crowdfunding immobilier, ETF immobilier, OPCI…) que dans l’investissement locatif traditionnel (achat d’un bien locatif en nom propre).
Vous pouvez lire aussi notre article sur le crowdfunding immobilier.
A contrario, si votre horizon de placement est court (inférieur à 5 ans), il faudra vous orienter vers des actifs plus sûrs tels que des fonds euros, des obligations d’État ou d’entreprise voire du crowdfunding immobilier pour minimiser le risque de volatilité et de liquidité.
L’avis de Finary
Bien entendu, il s’agit de conseils généraux. Chaque catégorie de placement recense en son sein différents types d’actifs plus ou moins liquides et volatils. Il convient donc de bien faire le tri et de sélectionner ses investissements avec attention.
Conseil n°4 : Assurer une diversification suffisante
La diversification est le deuxième point clé pour minimiser votre exposition au risque. La logique est la suivante : plus vous possédez une large diversité d’actifs, plus les pertes des uns peuvent être compensées par les gains des autres.
Par exemple, si vous investissez toutes vos économies dans des actions d’une entreprise spécialisée dans la sidérurgie, vous êtes exposé à 100 % aux aléas de gestion de cette entreprise et à ses risques exogènes (instabilité politique, problème d’approvisionnement, obsolescence…). Autrement dit, sa faillite entraînerait la perte de la totalité de votre investissement initial.
Par contre, vous pouvez investir dans des entreprises de secteurs différents, situés dans des régions du monde différentes pour diluer le risque propre aux aléas (par nature irrésistibles, voire imprévisibles). Avec une diversification suffisante, il est peu probable que toutes les entreprises rencontrent en même temps des difficultés de sorte que votre probabilité de perdre votre investissement devient très faible, voire impossible (sauf si le monde sombre dans le chaos le plus total, mais dans ce cas il est peu probable que vos euros vous servent à quoi que soit). Cela vous aidera également d’éviter les biais les plus fréquents de la psychologie des investisseurs, comme la sur réaction en cas de forte chute.
Ainsi, on parle de diversification sectorielle et géographique notamment pour chercher des placements qui ne sont pas corrélés les uns aux autres. La corrélation est un phénomène statistique où lorsqu’une valeur subit des fluctuations, les autres valeurs corrélées subissent les mêmes variations. Dès lors, un portefeuille diversifié doit donc être composé d’actifs largement décorrélés. Par exemple, le rendement de votre livret A n’est pas du tout corrélé à la fluctuation en bourse d’une action d’entreprise automobile. À l’inverse, la fluctuation des prix de deux investissements locatifs à Paris dans le même quartier est fortement corrélée.
Conseil n°5 : Connaitre son profil d’investisseur
Pour vous donner un ordre d’idée, voici un exemple de répartition de votre capital par classe d’actif selon votre profil de risque. Bien sûr, ces informations sont à titre indicatif et peuvent être adaptées en fonction de vos appétences en remplaçant notamment des actions par de l’immobilier locatif et inversement. De même, le nombre de mois de salaire de votre épargne de précaution peut varier à la hausse comme à la baisse selon la stabilité de vos revenus et votre train de vie.
Profil prudent | Profil équilibré | Profil dynamique | Profil offensif | ||
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Épargne de précaution | 5 mois de salaire | 4 mois de salaire | 3 mois de salaire | 3 mois de salaire | |
Fonds euros (capital garanti) | 50% | 40% | 20% | 10% | |
Actions | 10% | 20% | 30% | 40% | |
Immobilier locatif | 40% | 40% | 48% | 45% | |
Alternatifs (Crypto) | 0% | 0% | 2% | 5% | |
Rentabilité espérée (2022) | 4% | 5.5% | 7% | 9% |
L’avis de Finary
Les Français sont connus pour investir très (trop) largement dans des actions d’entreprises françaises. Ce chauvinisme propre à notre beau pays se fait souvent au prix d’une faible diversification géographique faisant peser un véritable risque sur les investisseurs particuliers.